L’outil de base de tout·e auteur·e : l’objet qui lui permet d’écrire. Clavier ou stylo ? Écran ou cahier ? Tout, vous saurez tout sur… mes manies d’écriture !
J’ai commencé à écrire « à l’ancienne », avec un stylo et un cahier. Normal, j’avais huit ans! À l’époque, je démarrais des tas d’histoires qui s’arrêtaient au bout de quelques pages, faute d’idées pour continuer. Mon grand-père m’a refilé une machine à écrire. J’adorais tapoter pour le vacarme qu’elle produisait, sans pour autant l’utiliser pour mes histoires.
Puis j’ai terminé un roman (bien plus tard). Je l’ai transcrit sur ordinateur. Avec ma frappe de l’époque, je vous laisse imaginer le temps que ça m’a pris (seuls deux doigts sur les dix servaient vraiment alors ^^ ).
Ensuite, le stylo et le clavier se sont souvent partagé le terrain : j’initiais l’histoire sur le papier, la terminais sur l’écran. Il ne s’agissait à chaque fois que de contes ou de nouvelles, des textes courts. Toujours, les romans m’échappaient, leur intrigue trop insaisissable pour être déposée sur un support ou un autre.
Puis j’ai décidé d’écrire « pour de vrai ». M’y mettre sérieusement, pour la première fois de ma vie (27 ans, il n’est jamais trop tard pour bien faire). Je savais que j’avais du mal à tenir sur la durée. Je voulais que mon histoire s’écoule de manière disciplinée. J’ai pris un de ces jolis carnets à spirales qu’on achète parfois à la sortie d’un musée, sans trop savoir pourquoi. Un carnet qui me suivait depuis des lustres, toujours inutilisé. Armée d’un stylo, j’ai écrit. Me suis un peu forcée. Le roman a coulé avec l’encre, jusqu’au mot « fin ».
Grâce à un stylo et un carnet, j’avais enfin surmonté mon bloquage du second acte, dépassé la peur du « et il se passe quoi après ? ». Bien sûr, j’ai ensuite retapé tout ça, opérant au passage une première phase de corrections.
Enhardie par ce succès, j’ai appliqué la même méthode au roman suivant. Mais pas à celui d’après! Le clavier, avec ses facilités, prenait la place du stylo, petit à petit. Ma pensée allait trop vite, il me fallait deux mains plutôt qu’une pour noter tous ces mots qui s’en échappaient à la volée.
Trois romans et demi plus tard…
À force de progresser, de me documenter, l’écriture est devenu une méthode, une procédure. J’ai des logiciels dans tous les sens, l’impression que ma route d’auteure est complètement balisée.
Le dernier roman de ma saga patine, pour mille et une raisons. Je regarde avec envie mon stylo et ma réserve de cahier…
Dans un tout autre pan de ma vie, je suis inscrite à un concours et dois passer un écrit en juin. Quatre heures à travailler à l’ancienne, papier et stylo pour seuls outils. Je dois remuscler ma main, réhabituer mon cerveau à travailler de cette manière : le papier n’offre pas de seconde chance, d’espace de correction, il faut ordonner son propos avant de le laisser sortir de ses mains.
Et si je m’entraînais avec ce roman noyé dans la semoule? Ni une ni deux. Je m’achète un grand cahier (oui, parce que vous comprenez, les pages A5 c’est pas pratique, et puis là j’ai de la place pour écrire, c’est plus confortable pour le poignet… ok, j’avais juste le nez accroché au rayon papeterie, même pas honte).
Le roman balisé, à l’avenir tout tracé, ennuyeux quoi, s’envole dans une grande bouffée d’air frais tout droit venue du large. Line, Léonie, Maël et Owen me regardent d’un air satisfait :
— Ben tu vois, c’était pas si compliqué !
Mon poignet s’aguerrit, ma bosse de l’écrivain, celle qui avait disparu après la fin de mes études (vous savez, ce cal qu’on attrape au majeur à force d’y poser le stylo), ma bosse de l’écrivain renaît.
Je vous laisse, mon cahier adoré m’attend…
Crédit photo : Juliette Leufke sur Unsplash
Ah la bosse de l’écrivain ! Des maths aussi. Après deux fractures de la main, tenir longtemps un stylo et écrire à la main devient très vite douloureux. Ca ne m’empêche pas d’écrire sur mes carnets listes, scènes, what-ifs et autres brouillons d’articles. Une autre facon d’écrire, plus réfléchie comme tu le dis, mais en même temps plus fraîche, l’occasion de re-découvrir le sens du mot. Écrire. Courage pour ton concours.
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Merci de ton retour 🙂
L’important, c’est clair, c’est de trouver la méthode qui nous convient ! Et aussi, ne pas s’enfermer dans une organisation si elle n’est plus adaptée au projet du moment.
Bon courage à toi !
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La main est guerie depuis longtemps ; restent les douleurs, mais je peux vivre avec. Le « bon courage » va servir en avril prochain pour le CampNaNoWriMo.
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Ah, le NaNo ! Ça me fait penser à un article que je veux publier dessus, je le mets dans la liste, merci de m’y avoir fait penser ! Et bon NaNo 🙂 🙂
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Merci.
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Très inspirant, je prends toutes mes notes sur papier mais j’ai tendance à rédiger sur clavier uniquement. Du coup je me suis dit que j’allais tester la rédaction sur papier et j’ai ressorti un très joli carnet… résultat, je peux griffonner trois phrases à la sauvette un peu partout ! Et la mise en document permettra en effet une première phase de correction ! Je te remercie je trouve ça très « débloquant » !! C’est Outre-Temps qui s’en trouve d’autant mieux !
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En fait, j’apprécie aussi la simplicité de l’écriture grâce au papier. Le trimbaler n’importe où, ne pas avoir besoin de prise de courant, ne pas être tentée de procrastiner sur le net (surtout… SURTOUT !), bref, il y a pas mal d’avantages. Après, je pense que ça dépend de ton humeur, de ton envie du moment. Peut-être que je reviendrai au tout-numérique pour le prochain !
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Et tant mieux si Outre-Temps va bien ^^ ❤ ❤ ❤
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De mon côté je crois que j’ai presque toujours écrit sur ordinateur. Avant mes dix ans je devais écrire sur papier et puis on a eut un ordinateur à la maison et je me suis mis à écrire dessus. Au début ce n’étais vraiment pas facile je devais taper avec un seul de mes dix doigts …
Maintenant je crois que j’aurais bien du mal à me passer du confort d’un ordinateur.
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Bonjour et bienvenue 🙂 Moi aussi, je pensais ne plus jamais repasser par le papier, mais finalement, je m’y remets (même si l’étape informatique sera indispensable, avant publication du roman en cours).
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C’est drôle, on a une évolution un peu similaire… D’abord papier, puis glissement vers le tout numérique, avant de revenir petit à petit au papier. Le problème avec le papier, c’est de tout retaper à l’ordinateur (pour ça que j’ai tendance à le privilégier pour les projets assez courts) ^^ mais j’aime aussi l’approche différente de l’écriture que cela entraîne, et puis je trouve très relaxant le fait d’écrire à la main – à condition d’avoir le bon matériel ^^ Peut-être que je devrais essayer ça pour Les grimaces de singe… Comme j’avais fait le premier tome en tout numérique, j’ai sans trop réfléchir repris la même méthode pour le tome 2, mais je bloque. Le papier aiderait peut-être à décoincer tout ça…
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Qu’est-ce que tu utilises comme matériel ? Ça m’intéresse ^^ Les blocages, je crois que ça fait partie de la vie du roman, malheureusement… J’espère que le tien ne durera pas trop !
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