Ce mois-ci, je voudrais vous parler de tout ce qui se passe avant que vous ne teniez un roman entre vos mains. Nous allons faire un tour de la chaîne du livre. Ou plutôt, d’une chaîne du livre, car il existe plusieurs circuits. Cette semaine, le point de vue de l’illustratrice.
Ceux qui ont eu les romans entre les mains savent que toutes les illustrations de Nilgir ont été réalisées par Ophélie La Porte. Tiens tiens, serait-ce une homonyme ? Que nenni, il s’agit de ma petite sœur ! Elle a accepté de répondre à quelques questions, que je vous restitue sous forme d’interview.
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Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Je m’inspire de ce qu’il y a dans la nature, de la musique, des rêves que je fais, de mon environnement. Pour les couvertures de Nilgir, je m’inspire de photos ou d’illustrations réalistes qui serviront de grandes lignes pour les arrières-plans, le choix des couleurs.
Et je ne travaille pas sans écouter de musique ! 🙂
Ah oui ? Et qu’écoutes-tu, justement ?
J’essaie d’installer des atmosphères, des ambiances différentes avec la musique. Joie, espoir, nostalgie, mystère, le cocktail d’émotions et d’adrénaline que l’on ressent quand on approche de la fin d’un album, d’un livre, d’un film… bref d’une histoire qui nous a touchés.
Rapprocher cette description d’un seul et même style de musique serait compliqué parce que plusieurs styles se mêlent, je dirais que ce que j’écoute c’est aussi bien du trip hop (Ez3kiel), des musique de compositeurs pour des films (Clint Mansell, Joe Hisaishi pour les Miyazaki), du rock indépendant/expérimental/pop (Alt- J, Woodkid) et certaines musique de Muse 😉 (Exogenesis, Isolated system)
Pour La Cité d’Argent, c’est principalement Ez3kiel (avec les albums Naphtaline Orchestra – que je te conseille ! – et LUX) et Clint Mansell (Death is the road to awe).
Quels outils utilises-tu ?
De manière générale, quand je dessine, j’utilise crayons (porte mine pour les traits de précision, crayon 2b pour les ombres), stylo bic et/ou feutre à mine 0.2 pour l’encrage.
La colorisation se fait avec des feutres (type Promarker, pour les dégradés ou les noirs et blancs), crayons de couleur, pastels gras, Photoshop ( assemblage des dessins, colorisation, ombre)
En ce qui concerne mon travail sur Nilgir, la colorisation se fait uniquement avec Photoshop.
Quelles sont les composantes d’une illustration ?
Les éléments principaux sont dessinés à la main puis scannés et « photoshopés ».
En ce qui concerne Nilgir, je prends le parti de ne pas agrémenter l’arrière-plan de détails, de personnages. Une fois que les grandes lignes de l’arrière-plan sont faites, je vais y apporter les deux ou trois couleurs dominantes. Avec les effets de pinceaux, de textures prises à partir de photos, je vais jouer avec les calques que j’aurai créés.
Le décor planté, je vais incorporer les dessins faits à la main (Miranda, le Fabula, la Tour d’argent, les coraux..) qui ont été nettoyés et colorisés (sommairement) à part. Ils sont redimensionnés, incrustés grâce aux différents calques.
Je ne perds pas de vue les images qui m’ont inspirée pour retoucher l’ensemble, pour créer un tout cohérent et harmonieux.
Comment travailles-tu avec l’auteur·e ?
J’ai la chance de connaître l’auteure qui est ma soeur 😉 et d’avoir cette proximité et intimité hihi ❤
Ce n’est pas un prétexte pour me reposer sur mes lauriers, chaque partie de ce beau projet est travaillé avec passion et intérêt pour l’univers qu’elle sait créer.
Après avoir eu le cahier des charges (non définitif et sous réserves de modifications par elle ou la maison d’édition), je vais glaner des éléments d’informations, des tutoriels ou conseils des personnes travaillant dans le milieu de l’illustration, pour pouvoir proposer les illustrations.
Je propose au moins deux versions de couleurs à l’auteure et l’éditrice, la base de l’illustration (choix de la scène) étant décidée avant ce travail.
Je sais que tu manies l’appareil photo avec autant de plaisir (et de virtuosité) que les crayons. Est-ce que ça t’aide dans le travail d’illustration ?
La photo peut aussi se traiter comme l’illustration ; je m’inspire de ce qui m’entoure, ou de mes rêves (si je veux créer une composition).
Je travaille avec un appareil numérique (et un bel argentique m’attend !), je prends quelques prises dans la nature, ou d’objets que j’aurais mis en scène. Selon l’effet voulu, je vais les retoucher sur Photoshop en y apportant des contrastes, en réglant les niveaux d’exposition voire en déformant une partie de l’image, en y incrustant un autre élément.
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Merci beaucoup Ophélie pour ta participation, j’ai appris plein de choses grâce à ce petit échange ! (et je me note ta playlist, elle pourrait m’être utile).
La semaine prochaine, plongée dans le monde de l’édition, avec Yucca…
Crédit photo et illustrations : Ophélie La Porte
Retrouvez le reste de la série :
Autour du livre 1 – l’auteur·e
Autour du livre 3 – la maison d’édition
Autour du livre 4 – le salon du livre
Merci pour cette chouette interview! Très honnêtement, je ne me doutais pas de toutes les étapes de conception de la couv’, c’est passionnant !😍
Bonne continuation à toutes les deux (un indice sur la couv du tome 4 ? 😎).
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Merci pour ton retour 🙂 Alors Ophélie ne pourra pas commencer sur la couverture du 4 tout de suite parce que euh… ben je ne l’ai pas commencé. Mais je pense ouvrir un challenge en janvier sur la Mare !
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Oh oh, chouette nouvelle ! J’en serai, c’est sûr ! ♥
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Très intéressant cet interview ! Et puis collaborer comme ça entre frangines sur ses projets, ça doit être vraiment sympa.
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Oui, c’est clair que c’est un plus. Et puis ça nous donne une occasion de faire un bon dîner ensemble après chaque séance de travail ^^
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